NEC 2022: Transformation numérique du territoire et montée en compétences vont de pair !

Une nouvelle édition de Numérique en Commun[s] s’achevait jeudi 29 septembre à l’issue de trois jours de rencontres, retours d’expériences et ateliers, auxquels Ocalia a eu le plaisir de participer !

L’occasion de revenir sur les débats et un enjeu au cœur des échanges : comment inscrire les usages numériques dans les objectifs de développement du territoire tout en adaptant les ambitions à la réalité des ressources mobilisables (financièrement, techniquement et humainement) ?

Sur ce dernier point, la question de la montée en compétences numériques est cruciale. Comment construire une administration dématérialisée et accessible à tous quand de nombreux citoyens sont en difficulté face au numérique ? Comment transformer numériquement la collectivité, ses process et son organisation si une partie des agents n’arrivent pas à faire face à la digitalisation de leurs métiers et l’apparition de nouveaux services et outils ?

Nos interventions auprès des collectivités, particulièrement en milieu rural, nous ont convaincu du rôle que doivent jouer les lieux de vie quotidiens (tiers-lieux, associations locales, médiathèques, commerces de proximité…) dans l’appropriation des usages numériques. Par ailleurs, la capacité à inscrire la montée en compétences numérique dans les besoins concrets des citoyens semble cruciale. Tout comme celle de construire des programmes de formation adaptés à l’évolution des métiers des agents.

Un constat que relèvent aussi les acteurs locaux qui se sont exprimés sur la participation citoyenne. Au-delà de l’intention et des plateformes de participation qui ont fleuri ces dernières années, comment faire en sorte que les citoyens s’approprient réellement ces dispositifs ? Pas si simple nous répondent les Métropoles de Lille, de Nantes et la Ville de Loos en Gohelle, car si le numérique constitue un levier pour y parvenir, c’est toute une culture de participation citoyenne qu’il faut arriver à développer auprès des agents et des citoyens.

Un objectif de long terme, qui implique certains choix dans la manière de déployer ces dispositifs, nous disent les intervenants :

  • Ne pas imposer les enjeux de manière descendante en fonction de l’agenda politique mais repartir des préoccupations sur lesquelles les habitants ont envie de s’engager, y compris quand il s’agit de sujets clivants ou qui ne relèvent pas toujours de la compétences locale, mais qu’ils faut saisir comme de vraies opportunités.
  • Dépasser le format de consultation citoyenne limité dans le temps : au-delà de donner son avis sur un sujet, il s’agit de faire vivre ces sujets dans le temps à travers des événements, et une dynamique de projet
  • Penser l’accessibilité de ces dispositifs pour tous et éviter de mobiliser le même profil de citoyen pour des raisons de disponibilités ou de codes sociaux (ex : tirage au sort via le code cadastral, questionnaire pour créer des persona représentatifs…)
  • Valoriser et mettre en scène l’action de ces habitants auprès du grand public

Des constats qui posent aussi la question du rôle et de la place des collectivités dans ces dispositifs locaux. Jean-Noël Barrot, Ministre délégué à la transition numérique, l’a clairement réaffirmé : la gouvernance locale de l’inclusion numérique sera au cœur de la prochaine stratégie nationale et les collectivités devront y trouver leur place en tant que stratège et animatrice de ces réseaux.

Y parvenir, c’est d’abord sensibiliser les élus à ces enjeux et aussi renforcer la montée en compétences des professionnels qui agissent quotidiennement au contact des usagers : conseillers numériques, agents d’accueil, organismes sociaux, associations… On oublie parfois le cas des secrétaires de mairie des petites communes qui se retrouvent très souvent en première ligne face aux obligations de dématérialisation d’un côté et l’accompagnement d’usagers en difficulté face aux démarches en ligne de l’autre. Le retour d’expérience sur le territoire des Campagnes de l’Artois que nous avons eu le plaisir de présenter au côté de Pix lors d’un atelier a particulièrement mis en lumière cette situation et les leviers pour y faire face.

Il convient de répondre à différentes questions : comment parvenir à engager les secrétaires (et aussi leurs élus) dans une démarche d’évaluation de leurs compétences pour poser un diagnostic et trouver des leviers pour traiter les problèmes ? Comment parvenir à construire des dispositifs de montée en compétences adaptés aux contraintes de disponibilité des secrétaires ? Comment construire des approches mutualisées, du partage de pratique à l’échelle supra-communale dans un contexte de faible disponibilité, de moyens limités et de grande diversité des outils numériques utilisés ?

La transformation numérique suppose donc d’agir sur différents axes de manière parallèle et d’inscrire cela dans une réflexion globale, séquencée. C’est tout le travail que nous essayons de mener au sein d’Ocalia via la conception collaborative de feuilles de route numérique, qui traitent à la fois la transformation du territoire et de la collectivité tout en construisant des dispositifs de montée en compétences numériques nécessaires pour permettre une appropriation globale et durable de ces mutations liées à la digitalisation.

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