Un living lab pour l’autonomie à Annecy

Le Centre Hospitalier Annecy Genevois (CHANGE) a retenu le groupement Alcimed-Ocalia pour mener à bien la création d’un living lab. Les pôles de gérontologie et de l’innovation sont en charge de ce projet, qui s’intègre au projet INTERREG France-Suisse Autonomie 2020.
Un living lab est un espace physique ou virtuel permettant de mettre en œuvre une “approche organisée de l’innovation consistant à expérimenter dans des conditions réelles et avec l’engagement actif des utilisateurs à travers des méthodes multipartenariales”. (Schuurman, 2015). Un living lab favorise et organise la rencontre entre différents acteurs pour développer des innovations centrées utilisateurs : les usagers/ bénéficiaires sont au cœur de la démarche.

Dans le cas du CHANGE, ces usagers et bénéficiaires seront les personnes en perte d’autonomie : les personnes âgées, mais aussi les personnes touchées par des maladies chroniques ou ayant été victimes d’AVC. L’objectif du living lab sera de développer des innovations (produits, services) pour améliorer l’autonomie de ces publics.
Extension CHANGE - SeynodLe living lab sera implanté physiquement dans les nouveaux locaux du CHANGE, qui ouvriront en 2019 à Seynod. Sur une surface de 400m², il comprendra un laboratoire d’analyse de la marche et de l’équilibre, un appartement témoin, des bureaux et la salle de réunion. Les lieux sont pensés pour pouvoir héberger les porteurs de projet (entreprises, start-up, chercheurs etc.), organiser des sessions de tests en environnement contrôlé et des séances de créativité et de co-création avec les usagers.
Le living lab pourra s’appuyer sur le réseau de partenaire et l’expertise du CHANGE. Avec ses partenaires, le CHANGE a en effet créé une plateforme de prévention des chutes (cf. vidéo ci-dessous) qui propose une prévention individuelle et collective organisée au niveau d’un large territoire : évaluation à domicile permettant de diagnostiquer les facteurs de risques de chute, ateliers d’équilibre (23 ateliers hebdomadaires, 390 bénéficiaires), sensibilisation du public et formation des professionnels au repérage des troubles de l’équilibre, de la marche et à la prévention des chutes. Ces ateliers ont permis de développer une approche interprofessionnelle et multidisciplinaire pour la prévention de la chute. En capitalisant sur cette expérience, l’objectif du living lab est d’innover en faveur de l’autonomie et du maintien à domicile, en décloisonnant les acteurs et en plaçant les bénéficiaires au cœur du processus d’innovation.

Ocalia et Alcimed ont animé en décembre un atelier de co-création de l’offre de ce futur living lab. Une vingtaine de personnes aux profils variés étaient rassemblées : entreprises, services à domicile, collectivités territoriales, établissements de formation. Les réflexions collectives se sont articulées autour de persona incarnant la diversité de l’écosystème qu’animera le living lab : senior, aidants, personnel médical, services d’aide à domicile, chercheurs, collectivités compétentes en santé et autonomie, entreprises.
Les participants se sont accordés sur l’importance d’une approche “bottom-up” : l’écueil à éviter est celui d’un living lab dont le rôle se limiterait à fournir des cohortes de testeurs. Identifier les besoins des bénéficiaires finaux pour orienter les innovations dès le stade de l’idée est donc primordial. S’agissant de personnes en perte d’autonomie, un système au plus près du terrain est nécessaire. Ainsi, le site central du living lab ne devra pas être exclusif : des sessions de co-création et d’idéation devront être déployées largement sur le territoire. Les ateliers de prévention de chute pourraient faire partie du living lab, en tant qu’antennes locales, au plus près des usagers. Chaque atelier pourrait ainsi permettre de faire remonter les besoins de manière régulière.
Les pistes de réflexions identifiées lors de cette première rencontre seront retravaillées en 2018, pour aboutir à un projet opérationnel dès l’ouverture du lieu, en 2019.

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